Institut recherche jacquaire (IRJ)

Une relique de saint Jacques à Montrouge


Rédigé par le 15 Novembre 2016 modifié le 23 Janvier 2024
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Avant de quitter Montrouge pour Tours, la Fondation a remis à la paroisse de Montrouge un fragment de la relique d'Arras qui lui avait été remis pour datation.



Programme

Samedi 26 novembre
17h - 18h30 Présentation du nouvel autel par Jean-Jacques Bris, sculpteur
Présentation de la restauration des fresques de l'église par Alice Desprat et Céline Majauret, restauratrices
Dimanche 27 novembre
10h Messe de consécration de l'autel pésidée par Mgr Aupetit, évêque de Nanterre
 

Denise Péricard-Méa présente l'origine de la relique

Le fragment d’os placé dans le nouvel autel provient d’un chef de saint Jacques conservé dans la cathédrale d’Arras jusqu’en 2012, année où il a été volé. Au cours de ma thèse sur les cultes à saint Jacques en France au Moyen Age je me suis intéressée aux reliques qui toutes faisaient l’objet de pèlerinages. La relique d’Arras présentait un intérêt particulier. C’est une relique majeure, le chef (la tête) du saint, plusieurs fois volée au cours de son histoire. Elle aurait été donnée à l’abbaye Saint-Vaast par un roi de France non identifié. Le document le plus ancien qui en fait état date du XIIe siècle. Il relate ses tribulations, jusqu’en 1172 où elle fut partagée, entre Arras, conservant l’occiput et Aire-sur-la-Lys l’autre partie.
Les textes étaient clairs. Etait-il possible de retrouver la relique et de vérifier leur exactitude ? Ce fut fait grâce au chanoine Daniel Rosiaux (†) qui, après avoir retrouvé la relique, en a organisé une reconnaissance le 20 février 2002. La relique était telle que décrite dans les documents. Moment d’émotion devant ce témoin de nombreuses prières. De la poussière et des débris, trouvés avec elle, furent confiés à notre association. Leur petitesse n’a pas permis leur datation. Le laboratoire du CEA consulté nous a dit qu’en général la datation donne un résultat voisin du siècle du premier document. La Fondation a conservé ces fragments. Créée en 2002, et déclarée dans le Loiret, elle a eu son bureau à Montrouge jusqu’en avril 2016. Ce fut une joie pour elle de remettre à la paroisse de Montrouge une relique pour le nouvel autel. Même s’il ne s’agit pas de la tête de saint Jacques, elle porte le poids de neuf siècles de vénération.
Après Arras, Aire-sur-la-Lys, Cappelle-Brouck Tours et Douai, Montrouge devient la 6e ville de France à recevoir un fragment de ce chef de saint Jacques. Douai seule a conservé la sienne. Des recherches sont en cours à Cappelle-Brouck. Montrouge peut ainsi inviter les pèlerins qui prennent le chemin contemporain de Compostelle à venir prier l’apôtre, comme l’ont fait avant eux les pèlerins d’Arras et d’Aire-sur-la-Lys.
Denise Péricard-Méa

Pour en savoir plus

* Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Age, thèse de Denise Péricard-Méa, PUF, 2000
* http://www.saint-jacques-compostelle.info/L-histoire-d-une-relique-et-d-une-peinture-murale_a154.html
* Compostelle 813-2013, Denise Péricard-Méa et Louis Mollaret, Sutton, 2013
* Et le site récapitulant les travaux de la Fondation de 2000 à 2009 : www.saint-jacques.info