Institut recherche jacquaire (IRJ)

Sur la scène du théâtre de Compostelle


Rédigé par Jacques Hayaert le 3 Mars 2016 modifié le 1 Février 2024
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Jacques Hayeart, y a joué plusieurs rôles, pèlerin, hospitalier, assistant, voire confident de metteurs en scène ou rédacteur de programmes ... Etant aussi observateur et reporter, il nous a envoyé quelques réflexions sur cette comparaison que nous avions osée. Il a bien volontiers accepté qu'elles soient publiées. Qu'il en soit chaleureusement remercié.



L'auteur, Jacques Hayaert, à l'alto del Perdon
L'auteur, Jacques Hayaert, à l'alto del Perdon
Permettez-moi de vous dire tout l'intérêt que j'ai porté à votre article sur le grand théâtre de Compostelle.
Je suis en effet un fidèle client, très assidu, du grand théâtre jacquaire depuis 2003 ! Quand j'ai pris mon billet d'entrée, sur les affiches de l'époque les envolées lyriques sur le fameux esprit du chemin et quelques bondieuseries, par ailleurs bien normales pour la chose, ne m'emballaient guère ! Je cherchais d'autres chants de sirènes plus larges, pour me conforter dans ma démarche ...
Rien ne me prédisposait à y mettre les pieds, athée, pas particulièrement accroc de culturel, d'histoire, de légendes et de vieilles pierres en tous genres, pas même du culinaire ! Quelle idée d'embarquer dans cette galère ? Sauf à être un fou de marche, qu'un autre Jacques (Lanzmann) qualifiait de 7ème ciel ! Et de posséder un côté extraverti, qui fait que je ne peux pas, comme tout bon flamand chti, vivre sans promiscuité... et que les vacances à la Mr Hulot ou au club Med n'ont jamais été faites pour moi...
Je ne vous étale pas mon pédigrée, c'est du commun, du recuit, du déjà lu, ou presque ! Et je n'ai pas tout vu ... Disons pour faire court, juste les quatre actes en lever de rideau, quatre années consécutives, depuis la France, le Puy, Vézelay, Tours, Arles, à Santiago, Fisterra, Muxia. Depuis j'ai trainé mes baskets usées, dix fois au total, ayant récidivé ensuite sur le Camino francés et une fois sur le Norte, quelques 12000 km, d'étonnement !  

Et même hospitalier, à mes heures

Hospitalier à Corbigny chez les religieuses
Hospitalier à Corbigny chez les religieuses
Sur la Voie de Vézelay, durant plusieurs années, histoire de voir comment c'était dans l'envers du décor ! Et aussi, comme il est de bon aloi, de rendre un peu ce qu'on m'avait donné... suivant le discours consacré ! Tout cela, bien entendu, ne m'empêchant pas d'être un imbécile qui marche, même prétentieusement plus que d'autres, plutôt qu'un philosophe assis (j'ai bien aimé cette formule - avec humour s'entend !) ... Il m'est arrivé çà et là de pousser quelques coups de gueule qu'on a cru bon de divulguer et que certains ont pu trouver imbéciles. Ce n'était pas uniquement pour déplorer les dénaturions en carton-pâte qui nous obligent à parfois baisser les paupières plutôt que de marcher les yeux ouverts, mais plus pour espérer, vainement sans doute, voir apparaitre au-delà des polémiques stériles quelques propositions pour du moins tenter de sauver l'essentiel, tant pour ceux pour qui ce chemin est encore empreint de sa religiosité originelle que pour les autres. Ceux pour qui ces chemins étaient un lieu, disons, de retraite de ce monde de pousseurs de caddies en tous genres ..., de rencontres de personnages cherchant l'HOMME majuscule , comme Diogène sur l'Agora, sa lanterne allumée en plein jour... et, tradition oblige, de grands marcheurs du 7ème ciel !!!
 

Diogène (aquarelle de l'auteur)
Diogène (aquarelle de l'auteur)