Institut recherche jacquaire (IRJ)

Un pèlerinage de 1938


Rédigé par le 7 Mars 2024 modifié le 8 Avril 2024
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Cet article a été publié sur Internet pour la 1e fois par le site de la Fondation David Parou-Saint Jacques avant 2009.
En 1938, Charles Pichon, président du comité France-Espagne, a obtenu des autorités françaises l’autorisation d’organiser un pèlerinage à Compostelle, sous la condition expresse que les pèlerins s’abstiennent en Espagne de toute activité politique. Trois cent participants répartis dans sept autocars ont été accompagnés par les autorités espagnoles et les dirigeants du tourisme.
Le 29 mai 1962, Charles Pichon devait évoquer ce souvenir lors de la présentation du livre "Saint Jacques, l'apôtre vénéré à Compostelle" au centre de Recherches Ibéro-Américaines. Il est décédé avant cette date. Dans son bulletin n°10 du 2e trimestre 1962, p.24, la "Société des Amis de Saint-Jacques de Compostelle" insérait, en hommage au disparu, une partie de l'allocution prévue, à la demande de son ami l'abbé Pierre Jobit.



Extraits de la revue Compostelle n° 14-15, 2e-3e trim. 1963

Voici donc un quart de siècle que nous avons rouvert le camino frances ! Il y avait bien deux cents ans que les Français avaient déserté, du moins en groupe, ce chemin qu’ils avaient créé et doté de leur nom.
Nous parcourûmes ainsi ce que j’appellerai le triomphe français, de la frontière à Santiago. Ceux qui n’y étaient jamais venus s’y sentaient naturellement chez eux. Il y a dans cette ville presque entièrement celte un air de famille qui s’empare aussitôt du Français.
Un peu de science lui fait connaître les archevêques de jadis qui furent ses compatriotes. S’il approfondit encore les fouilles des constructions de Gelmirez, comme on l’a fait depuis quelques années, il touche du doigt, avec certitude, le Tombeau de l’Apôtre qui mangea et but avec le Christ ressuscité. Enfin, il peut nourrir une humble mais solide fierté de continuer l’oeuvre de la Nation et de l’Abbaye qui, délibérément, créèrent et entretinrent le chemin. 

 

Et il était bien vrai que, les Français revenus dans le millénaire chemin français, tout rentrait dans l’ordre. Nous n’avons pas laissé, chaque année, par invitations et pèlerinages, de faire revivre la fraternité chrétienne de l’Espagne et de la France dans cet axe privilégié. 

 

Nos hôtes d’honneur se sont appelés par exemple, à Santiago, le cardinal Feltin, Monseigneur Blanchet, Monseigner Veuillot ou les dirigeants de la ville de Paris, et à Paris, l’archevêque Quiroga ou les alcades de Santiago.
Bientôt même il ne sera plus nécessaire de faire des invitations : le chemin est à nouveau frayé, foulé vivant et joyeux.