Institut recherche jacquaire (IRJ)

Santiago 73 ...ou l'aventure des doux dingues ! ... n°1

Récit du pèlerinage de l'abbé de Jacques Sévenet écrit en août 1973. Confié à la Fondation David Parou Saint-Jacques au début des années 2000, publié en feuilleton par l'IRJ pendant le mois d'août 2024.


Rédigé par Jacques Sévenet le 5 Août 2024 modifié le 24 Août 2024
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Cet article présente le récit d’un pèlerinage réalisé en 1973 par deux amis prêtres, les abbés Jacques et Etienne. D’Etienne nous ne connaissons que le prénom. Jacques est l’abbé Jacques Sévenet. Il explique dans son introduction les raisons de ce pèlerinage. Il a confié son récit à la Fondation David Parou Saint-Jacques comme un souvenir, dédié à des amis qui les avaient accompagnés pendant les premières étapes ou accueillis pour l'arrivée à Santiago.

La situation du pèlerinage contemporain donne aujourd'hui à ce récit une toute autre dimension. L'IRJ a donc choisi de le présenter en feuilleton pour le mois d'août, symbole de vacances peut-être propices à une distraction instructive.

Le premier épisode présente leur marche de Saint-Jean-Pied-de-Port à Puente-la-Reina où les quittent les derniers amis qui avaient accompagné leurs premières étapes. Il est précédé d'une présentation faite par l'abbé Jacques Sévenet en réponse à deux questions qui restent d'actualité.



Pourquoi Compostelle ? Pourquoi un Pèlerinage ?

Ces pages sont tout naturellement dédiées à ceux et à celles qui les ont écrites :
Etienne, compagnon fidèle dans la monotonie des jours, l’incertitude du chemin, et la joie simple des étapes,
Olivier, Pierre et Catherine, François et Anne-Marie, Yvonne, François, dit « Mammouth » qui nous ont lancés sur le chemin de Compostelle,
Arnaud, Bernadette et Jean puis Jean-Yves et Marie-Hélène, Adrien, Danièle et Marie qui ont partagé le dernier effort et l’enchantement galicien
Noèle qui chemina à sa manière jusqu'à nous accueillir à Santiago,
Tous ont écrit ces lignes avec leurs pieds, leur sueur, et surtout leur amitié.
Mais on n'écrit pas qu’avec ses pieds : Catherine, à qui nous devons la préparation du pèlerinage, a assumé la composition, la mise en forme et l'impression de ce récit, labeur fastidieux et ingrat qui nous permet de garder un gentil souvenir de l'aventure. Merci Catherine.
De tout mon coeur, Jacques.
 
Pour beaucoup de gens rencontrés au cours de notre périple, nous ne pouvions être pèlerins de Compostelle sans avoir fait une promisa, un voeu. En fait, je traînais cette idée dans un coin de ma cervelle enfumée depuis longtemps, ayant naguère rencontré des jeunes qui avaient fait le pèlerinage et le racontaient fort joliment.
Le hasard de courses à l'occasion de Noël me fit connaître l'ouvrage de Bottineau sur Les chemins de Saint-Jacques, et la vieille idée se remit en route, bien avant que les pieds n'y apportent leur puissante contribution.
Il me semblait aussi que la route et ses symboles me permettraient une transition originale entre les années vécues à Sainte-Cécile, ma première paroisse, et Villeneuve où m'attendait un monde très nouveau. En marchant, on réfléchit sans doute, mais surtout on simplifie les choses. On apprend à laisser les problèmes se clarifier d'eux-mêmes, on s'apaise. Le récit qui va suivre, destiné exclusivement aux protagonistes de l'aventure comme à tous ceux qui, de près ou de loin, en ont assumé la préparation, s'efforcera de le montrer.

Si j'insiste sur la destination de ce texte, c'est parce qu'il est essentiel de ne pas se méprendre : Aymeri Picaud, au XIIe siècle, Laffi au XVIIe siècle, et beaucoup plus près de nous, Paladhile ou G. Bernès ont, dans des genres différents, permis à leurs lecteurs de s'éveiller à la vocation de Pèlerin.
Pour nous, l'éphéméride de ce mois de route commune servira davantage à nous relire nous-mêmes, avec nos refus et nos souffrances, nos arrivées à l'étape et notre souci de repartir le lendemain, avec aussi tout ce que la route fait naître d'espérance et de prière. C'est le sens caché de l'événement que chacun devra retrouver patiemment. L'histoire de notre vie et celle de notre foi ne sont pas en discontinuité. Tout est signe, mais il faut de bonnes lunettes pour lire et laisser venir à la lumière, sans à-coups, directions et choix qui engagent notre vie d’hommes. Il y a bien sûr un réel danger de nombrilisme, surtout si l'on oublie de relativiser par une pointe d'humour, mais cette relecture est une base inappréciable à l’avancée et à la création.
Une dernière remarque avant d'entamer la « geste des pieds » : retrouver l'ancien chemin du pèlerinage n'est pas une mince affaire, car la lèpre du trafic routier ronge peu à peu les voies anciennes.
Le patient travail de l'abbé Georges Bernès nous a permis de suivre au plus près le camino francés de l'épopée médiévale. Pour simplifier les choses, et l'auteur nous pardonnera cette familiarité, nous avons donné son nom aux multiples raccourcis qu'il propose dans son guide. Un « Bernès » signifie donc un bout de chemin de terre qu'il faut trouver et ne pas perdre (ce qui n'est pas toujours aisé), car il est un élément de l'ancien chemin médiéval.
« Les hommes du XIIe siècle ont aimé passionnément ces grands voyages (les pèlerinages). Il leur semblait que la vie du pèlerin était la vie même du chrétien. Car qu'est-ce que le chrétien sinon un éternel voyageur qui ne se sent nulle part chez lui, un passant en marche vers une Jérusalem éternelle ? ».
Emile Mâle, L'Art religieux du XIIe siècle en France.
 

Carnet de route
De Saint-Jean-Pied-de-Port
à Santiago de Compostela... 780 km !!!

 

Dimanche 8 Juillet

C'est à l'hôtel Ramuntcho de Saint-Jean-Pied-de-Port que se rassemblent peu à peu les compagnons de la première semaine : Etienne, Mammouth et moi-même fraîchement débarqués de voiture, Olivier, Pierre et Catherine du train ; Yvonne, pèlerine lyonnaise inscrite aux Amis de Saint Jacques, cherchait un groupe : elle se joint à notre équipe. Enfin, dans la nuit, François et Anne-Marie feront irruption dans le paisible hôtel. Pas de veillée d'armes ni de prières, mais un gros dodo sans rêve, après discussion avec un sympathique américain qui doit nous trouver un peu dérangés.

Lundi 9 Juillet

Coquilles solidement arrimées sur le barda, nous recueillons les derniers tuyaux fournis par la secrétaire du Syndicat d'Initiative : pour Roncevaux, mieux vaut prendre la route qu'un vague chemin de montagne mal balisé car la brume est traîtresse, et les douaniers soupçonneux ....
Vers 8h45, ce n'est plus un projet, c’est parti ....
Notre allure se cherche comme se cherchent une place les pieds dans les chaussures mal rodées. Arrêt à la frontière dans le coquet village d'Arnegui, puis montée jusqu'à Valcarlos. Ravitaillement fait, nos cartes de pèlerin reçoivent le premier des 13 cachets qui authentifieront notre passage aux étapes les plus importantes du Chemin. Déjeuner et sieste dans un virage de la montée au col d’Ibaneta. L'endroit est un peu victime de la pollution des routes, mais l'odeur de la cuisine sur feu de bois en élimine bien d'autres...
La montée reprend vers 15h.20, assez rude. Sur la fin de soirée, la brume se met de la partie. A trois kilomètres du col, près d’une maison de garde signalée par le guide, une sorte d'auvent offre un abri pour le dîner. Certains y couchent, d'autres préfèrent l'herbe et les étoiles, mais au réveil, la répartition sera quelque peu bouleversée, l'humidité aidant. De lourds camions de bois mènent sans trêve une ronde rugissante dans les lacets de la route.

Mardi 10 Juillet

Levés à 6 heures, diverses tâches nous attendent : confection du petit déjeuner, rangements et soins à donner à un pauvre mouton malade qui cherche sous notre abri un peu de chaleur et d'amitié. Des samaritains au grand coeur s'efforcent d'adoucir ses derniers instants, car la pauvre bête est fort mal en point. Au départ de l'étape, nous nous séparons en deux groupes : Catherine, les Peyredieu et Yvonne prennent la route, les autres s’engagent par le petit sentier humide prévu par le Bernès. Bain de pied dans l'herbe qui nous permet, sans difficultés, d’arriver au col noyé dans le brouillard. Le reste de la caravane nous rejoint à la chapelle moderne bâtie sur l'emplacement de l'ancien sanctuaire de Charlemagne.
Suivant l'antique tradition des pèlerins, nous plantons une croix de bois à côté de la stèle élevée à Notre-Dame de Roncevaux.
Un peu plus bas, nous découvrons l'immense monastère, fort laid avec ses toits en zinc. La chapelle de Saint-Augustin est intéressante : on y voit le tombeau du géant Sanche le Fort. Mais les estomacs vides l'emportent de haute lutte sur l'archéologie, et nous nous restaurons à l'hôtellerie. Une ligne droite sans histoire mène au charmant village de Burguete aux maisons armoriées. A la sortie, déjeuner et sieste à l'ombre, pimentés de discussions diverses.
Vers 15h.20, premier affrontement sérieux avec le Bernès. Le gué à franchir humecte et ramollit les pieds tièdes et après Espinal, nous sommes obligés de nous contenter de la route jusqu'au col de Mezquiriz qui se signale par une stèle, réplique de celle de Roncevaux. La route est fort riante jusqu'au village de Viscarret. Sur la place du village, deux gardes civils nous voient venir avec méfiance, mais leurs visages s'épanouissent comme bouse de vache en Normandie lorsque nous annonçons notre condition de pèlerins de Compostelle.
Le porche de l'église est élevé à la dignité de refuge, pour les soins des pieds, la cuisine et la nuit. La soirée est douce et il fait bon méditer, tourné vers l'Ouest où l'on peut sans pudeur rêver d'un Santiago lointain. Le dîner prend un certain temps : nous manquons de récipients et il nous faut des nourritures solides.

Mercredi 11 Juillet

La nuit a été bonne, nettement moins humide que la précédente. L'éveil des compagnons se fait de bonne heure, mais nous sommes assez lents à nous mettre en route : une fois arrimés sur les épaules nos sacs ne permettraient à personne d'imaginer le nombre incalculable de petits objets qu'ils contiennent et qui demandent de méticuleux soins de rangement, en particulier la margarine toujours prompte à s'attendrir.
Enfin, vers 8 heures, nous sommes sur la route qui nous conduit sans détours à Linzoain, au pied de la montagne. Le Bernès, délicatement saupoudré de conseils recueillis auprès des habitants du village, nous met sur le bon chemin qui serpente en grimpette légère entre les buis. Hélas, les sentiers, comme les fourmis sont rarement seuls et se croisent en tous sens : carte, tergiversations, orientation par rapport au soleil, radar nasal personnel, tout est mis en oeuvre et se termine par un farouche corps à corps avec les ronces et les épineux. Les pieds nus de François ne goûtent guère la plaisanterie et j'y laisse mes lunettes de soleil.
D'erreur en rectification, nous sommes cependant parvenus un peu en dessous du col d'Erro, objet de nos convoitises. 4 km plus loin c'est le hameau d'Agoreta : pas d'ultramarinos (épicerie), mais un camion d'alimentation qui passe providentiellement. La couleur rouge est de plus en plus à l'honneur dans notre équipée : elle barbouille les pieds aux ampoules lardées de furieux coups d'aiguilles elle donne au vin généreux de Navarre une fougue dont les marcheurs ont le plus grand besoin en cette heure chaude.
Après la sieste, c'est la « plongée vertigineuse vers la vallée de l'Arga » (cf. Bernès), que nous entamons avec mesure, en gens sérieux que nous sommes. La voie est droite, assez plate et somme toute relativement fastidieuse. Zubiri, Urdaniz, Larrasoana et Zuriain, hameau à demi-abandonné, qui surplombe la route ; une fois encore le porche de l'église accueille notre vacarme, nos déballages diurnes et nocturnes, nos fines plaisanteries. Un ménage ouvrier nanti de quatre enfants s'esbaudit sans les comprendre de nos escarmouches culinaires. Finalement le riz est mangeable et la soupe réconfortante. Au lever de table (!), l'idée d'une célébration est lancée : en fait, nous nous contenterons de faire un peu le point autour du feu qui meurt lentement. Olivier nous dit sa joie d'admirer la Création et de laisser son esprit monter vers son Auteur. Etienne insiste sur les joies de l'étape après la marche. Les autres mettent en valeur le sens de la route, de l'amitié partagée. Yvonne regrette un peu qu'on ne puisse davantage visiter églises et monuments. A travers tout cela, nous ressentons à des niveaux différents l'ambiguïté du pèlerinage : pour la plupart, suivre pendant quelques jours le camino de Santiago est une randonnée dans la nature, dont l'apport physique et spirituel serait aussi important dans le tour du Mont Blanc ou la traversée de la Corse. Pour moi, l'idée d'un but lointain à atteindre m'aide beaucoup à réfléchir à cette condition d'Homo Viator chère aux Pères de l'Eglise, et dans laquelle j'ai souvent reconnu les lignes profondes de mon sacerdoce. L'homme est un voyageur sur cette terre. Il ne peut s'attacher à rien, mais marcher de découvertes en découvertes jusqu'aux portes de la mort et par là, vers la Jérusalem céleste, cité du bonheur éternel. Mais, je dois le reconnaître : nous ne sommes plus des vrais pèlerins partant de rien, vivant de leur travail ou de l'hospitalité offerte. Nous avons choisi un style de vie différent, peut-être plus adapté à nos habitudes de confort, mais source de richesses infimes puisque notre silence durant la marche est constamment habité par ce qui surnage de nos préoccupations, de nos perspectives d'avenir, en bref de tout ce dont nous sommes momentanément démobilisés.
Au lit, pèlerin, demain il faudra s’élancer !

Jeudi 12 Juillet

Lever nonchalant vers 6 heures, auquel fait suite le cérémonial immuable : petit déjeuner, rangement, vaisselle qui rappelle à notre bon souvenir le riz vespéral. 12 km. de route sont au programme jusqu'à Pampelune, mais au bout de six nous voyons poindre les premiers faubourgs. Malgré une légère erreur du guide, nous trouvons la petite route qui, par l’ancienne léproserie et le pont de la Madeleine, nous fait longer les remparts et entrer dans la cité par la Porte des Français, armoriée aux lys de France, et la Porte Zumalacarregui. En une fraction de seconde nous avons quitté la vie vagabonde et campagnarde pour un « bain de foule » dans une ville en fête, puisque nous débarquons en pleine féria de la San Fermin : accordéons, foulards rouges et tenues blanches, rues très animées, masques géants, toute une population qui a déserté le travail pour une semaine. Les affiches annonçant les courses de cette semaine tauromachique attirent le regard, mais nous nous sentons quelque peu en dehors du coup. Nos sacs en sûreté dans la cathédrale, nous nous préoccupons des heures de train pour ceux qui nous quittent, puis de déjeuner dans un petit restaurant proche de la place centrale. La visite de la cathédrale, du cloître et du musée nous font découvrir le curieux mariage du gothique espagnol et du roman, ainsi que quelques jolis bois sculptés : je note au passage une fort belle Vierge des douleurs dans une attitude d’abandon émouvante. 
Un clerc dodu, brutalement arraché à sa sieste, tamponne en bougonnant les cartes de pèlerins, et nous prenons congé avec une ombre de mélancolie des compagnons que d’autres tâches attendent : Anne-Marie et François, Olivier, Mammouth qui renonce à une si longue aventure, et Yvonne qui va continuer à un rythme différent.
 
En un instant le groupe a fondu, et le « petit reste » se replonge dans l’effervescente cité pour gagner la route. Ça et là, des groupes se rassemblent, apportent par seaux la sangria, dansent le fandango.... Par le marché aux aulx nous gagnons à pas menus les quartiers périphériques relativement déserts. Une fois dépassée l’Université, un ravissant Bernès nous mène à Cizur Menor, se fait ensuite quelque peu oublier dans les blés, mais nous permet de découvrir avec quelques hésitations le hameau de Guendulain: quelques maisons aux toits de tuile, cachées dans les peupliers qui bordent le ruisseau. L’endroit est frais et paisible et convient parfaitement à notre détente après les heures fatigantes qui viennent de s'écouler. Pierre, Catherine, Etienne et moi nous endormons sous les étoiles dans le silence que troublera un court moment la cavalcade des moutons qui vont boire.
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Vendredi 13 Juillet

Beau temps au saut du lit, mais qui risque de se couvrir ; il se couvrira d'ailleurs. Ayant atteint dans les temps prévus le village de Zariquiegui, nous recueillons les confidences topographiques du curé et d'une de ses paroissiennes : le chemin monte régulièrement dans un foisonnement de fleurs jaunes et bleues dont j'ignore le nom. Tout ceci débouche au col du Perdon (ou Pardon), au croisement d'une route de crêtes et de la voie principale. Un cerisier abondamment garni comprend sa douleur de se trouver sur la trajectoire des pèlerins. Puis la route chauffe impitoyablement la plante des pieds jusqu'à Puente-La-Reina. A l'entrée, un saint Jacques pèlerin nous accueille avec un austère sourire de bronze, non loin de l'église du Crucifix, ainsi nommée à cause de l'oeuvre d'un pèlerin venu de la lointaine Rhénanie. Carrefour des deux routes du Pèlerinage, celle du Somport et celle de Roncevaux, Puente-la-Reina doit sa célébrité à la générosité d'une reine de Navarre qui dota la ville d'un superbe pont permettant aux pèlerins de traverser l'Arga sans dommage. Une longue rue principale bordée de belles maisons armoriées nous fait découvrir un petit restaurant. La sieste commence à prendre de l'importance dans notre style de vie, seulement en ville cet exercice salutaire n'est point commode : aujourd'hui nous dormirons sur les bancs de bois de l'église Saint-Jacques, comme des clochards au cœur pur. Catherine qui ne se souvient pas avoir jamais dormi dans une église goûte fort cette… détente spirituelle.
A la sortie de Puente-la-Reina, une fois dépassé le couvent, un Bernès nous largue dans la nature, et il faut remonter vers la route par les vignobles en terrasse, jurant et pestant… En traversant le village de Maneru, des gens nous crient de penser à eux quand nous serons auprès de l'Apostol. Puis c'est Cirauqui dont l'église s'orne d'un porche mauresque polylobé, de même facture qu'à Puente-la-Reina, et je me souviens d'avoir déjà vu en Saintonge. Pressé de partir, le curé charge un employé de mairie de nous trouver un toit pour la nuit. La salle du conseil municipal sera donc notre gîte. Dernière soirée avec Pierre et Catherine qui nous quittent demain ; mélancolie des départs en attendant la joie des retrouvailles : c'est aussi ça la route !
 
Fin du premier épisode


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