Institut recherche jacquaire (IRJ)

Retour sur l'exposition de la Galice à Paris

Le triomphe du "tout Compostelle"


Rédigé par le 28 Avril 2010 modifié le 1 Février 2024
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L'exposition organisée par la Galice à la Cité de l'architecture et du patrimoine au Palais de Chaillot à Paris franchit une nouvelle étape dans l'exagération que nous n'avions pas encore soulignée.



Les étapes des chemins français et leur patrimoine annexés

La lecture du volumineux catalogue édité par la Xunta de Galice pour l'exposition Compostelle et l'Europe. L'histoire de Diego Delmirez nous a fait sursauter à plusieurs reprises. A force de tout vouloir rapporter à Compostelle, les auteurs ont écrit des énormités  :

" Au long de ces chemins, les étapes n’existaient qu’en fonction de Compostelle ".
 
Le catalogue ose même énoncer que :
« le pèlerinage jacobéen était la raison d’être des églises de pèlerinage comme Saint-Martial, Conques, Saint-Sernin… ».

De même on lit que
« d’importants centres de culte français… étaient subordonnés à la tombe espagnole de saint Jacques ».

Comment cela est-il devenu possible ?

Il ne faut sans doute pas voir là uniquement une volonté expansionniste des Galiciens !
Des Français leur ont ouvert la voie, se faisant eux-mêmes les vassaux de Compostelle depuis le milieu du XXe siècle et réalisant là le voeu du roi Alphonse VII qui souhaitait appeler dans sa vassalité les seigneurs aquitains. Le meilleur témoignage n'en est-il pas la plaque qu'une association française fit apposer sur la tour Saint-Jacques à Paris ?

D’autres leur ont emboîté le pas sans que l’on puisse le reprocher à l’Espagne. Aujourd’hui, en France, aucun des sanctuaires cités dans le Guide du pèlerin ne dit autre chose : du Puy à Saintes ou à Conques, de Vézelay à Saint-Jean-d’Angély, chacun oublie son histoire propre pour seulement se présenter comme « étape incontournable sur le chemin de Compostelle ».

La Xunta ne fait que tirer les marrons du feu, ici au bénéfice de Gelmirez. Qui le lui reprocherait ?