Institut recherche jacquaire (IRJ)

Les origines de l'IRJ par Denise Péricard-Méa, co-présidente


Rédigé par Denise Péricard-Méa le 7 Avril 2022 modifié le 24 Avril 2022
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En 1982, au retour d'un pèlerinage à Compostelle, je fus orientée vers des études d'histoire par René de La Coste-Messelière. Elles se terminèrent par un doctorat en histoire. Les Presses Universitaires de France reconnurent la pertinence de ma vision de Compostelle en choisissant de faire de ma thèse le premier ouvrage de la collection Noeud gordien.



1999-2003, Partager mes découvertes ?

1999, ma thèse publiée j'avais hâte de partager mes connaissances et je redevins membre actif de l'association Centre où je fis la connaissance de David Parou, jeune pèlerin intéressé par l'histoire et le patrimoine. 

2000, une occasion m'est donnée de rapprocher recherche et pèlerins, grâce à David, sont association finança une rencontre à Saint-Jean-de-Braye.

2002, ma nouvelle vision des cultes à saint Jacques suscite de plus en plus d'oppositions. Il faut du temps pour faire oublier les vieilles hypothèses des débuts du XXe siècle, devenues, à partir des années 1990, des certitudes largement partagées par les pèlerins et, parfois, des vérités de foi. 

Juin 2015

Les esprits ont lentement évolué. De plus en plus de pèlerins s'intéressent à l'histoire et au patrimoine hérité des cultes à saint Jacques, à Compostelle comme dans la moindre petite chapelle de montagne, placée sous son patronage, atteinte au bout d'un chemin Saint-Jacques.

Invitée à la première rencontre mondiale des associations jacquaires, j'ai la chance de rencontrer des pèlerins qui partagent mes idées. Une nouvelle génération est née, prête à abandonner les vieilles lunes. C'est le cas d'Elvire et Joseph Torguet et de leur association. En 2018, année du 20e anniversaire de l'inscription des " Chemins de Compostelle en France ", ils me proposent d'animer des journées d'études sur le thème :

Pourquoi et comment enrichir le Bien Unesco 868,
« Chemins de Compostelle en France » ?

Il y a en effet beaucoup " d'oubliés du Patrimoine mondial ". Ils sont partout en Europe, reliés aux légendes conjointes de saint Jacques, Charlemagne et Compostelle. Ce Patrimoine Saint-Jacques mérite d'être mieux connu et mis en valeur.
Les exposés et réflexions de ces journées sont la base de la spécificité de l'IRJ dans le monde jacquaire, au service d'abord des associations de pèlerins.

2019

Avec l'attribution du Label de l'année européenne du patrimoine culturel au projet " Etoiles du Patrimoine Saint-Jacques ", le ministère de la Culture a reconnu notre demande de considérer que l'inscription des Chemins de Compostelle en France a oublié le véritable patrimoine.
Ce projet, très retardé par la crise sanitaire sera conduit par l'IRJ.

Mars 2020, le choc du confinement

Une question me vient à l'esprit : que proposer aux marcheurs empêchés de pèleriner ?
Je me souviens alors des sermons de Jean Geiler de Kaysersberg, prédicateur strasbourgeois qui proposa un " pèlerinage en chambre " à ceux qui ne pourraient pas aller à Rome pour le Jubilé de l'année 1500.
La décision est vite prise. Dès le 19 mars je publie une première lettre. Elles furent  quotidiennes jusqu'à la fin du confinement, sous le nom  " Pèleriner confiné ".
Je replonge avec délices dans mes dossiers pour en extraire l'un ou l'autre des nombreux aspects, historique et légendaire, artistique et culturel, pèlerin du Patrimoine jacquaire.

15 mai 2020, les lettres " Pèleriner déconfiné " deviennent hebdomadaires, et je m'engage vis à vis de mon millier de lecteurs à  poursuivre leur publication pendant un an.

15 mai 2021

Le succès des lettre " Pèleriner confiné ", puis " déconfiné ", les échanges qu'elles ont engendrés et leur évolution m'ont convaincue de pérenniser l'initiative prise en mars 2020. Le nombre des réponses, des questions et des propositions que j'ai reçues a été pour moi une surprise. Certains interlocuteurs ont même participé à l'écriture des lettres. 
J'en suis à la 110e lettre. 
A cette date le projet d'Institut de Recherche Jacquaire était prêt.

L'envoi de ces lettres n'est plus lié à la pandémie. Elles deviennent une activité majeure de l'IRJ au service des pèlerins et de tous ceux qui ont besoin de mieux connaître saint Jacques et comprendre Compostelle, pour renseigner les pèlerins et leur permettre de marcher les yeux ouverts et pour informer les habitants de la richesse de leur patrimoine.