Institut recherche jacquaire (IRJ)
PATRIMOINE MONDIAL

Une inscription biaisée. Ce qui est fait est fait, même mal fait. 15 ans après l'inscription, la DVUE du Bien inscrit en vient à oublier Compostelle

En 1993, l'Unesco a inscrit au Patrimoine Mondial la totalité du Camino francés et plus de 1800 monuments ou sites en Espagne.
Une telle inscription était exclue pour la France, dépourvue du moindre chemin présentable comme historique. Mais, en 1997, survient une conjoncture favorable dans ses relations avec l'Unesco. Elle présente un dossier sous le titre " Les chemins de Compostelle en France ". Il comprend 71 monuments ou ensembles immobiliers, dits jalons sur des chemins historiques ou témoins de fonctions liées aux pèlerinages et 7 tronçons du GR 65, tracé à partir des années 1970. En décembre 1998, cet ensemble disparate, sans rapport historique avec Compostelle devient le Bien 868, ... sous le nom du dossier de présentation ! C'est gagné ! la France est comme l'Espagne ! Sinon " de quoi aurait-elle eu l'air " dit un promoteur du dossier tandis qu'un autre, plus prévoyant, déclare " on ne gère pas un mythe ", tout en rédigeant des bulletins de victoire sur des plaques de marbre à la rédaction astucieusement ambiguë.

Victoire donc !
Mais 15 ans plus tard, l'Unesco menace : le Bien 868 sera considéré comme " en péril ", si les soit-disant chemins ne sont pas gérés comme des bâtiments doivent l'être.
La décision politique favorable à la France se révèle inconfortable. Il faut appliquer les critères de gestion de l'Unesco aux monuments, faute de règle pour les chemins. Qu'importe ! Le ministre de la Culture prend des mesures qui satisfont l'Unesco. Il désigne alors un préfet pour coordonner l'action des départements possédant un des 71 monuments et érige en Agence l'ACIR, association mise en place par les régions du Sud-Ouest en 1990 pour valoriser les chemins de Compostelle.
Une seconde difficulté apparaît. L'inscription des chemins est ancienne et les règles ont changé. La Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) de chaque Bien supposée acquise avec l'inscription doit dorénavant être démontrée par le demandeur. Tâche difficile. Quelle est la VUE d'un dolmen, d'une modeste nef d'église, de ponts, même anciens ? L'agence rédige cependant la Déclaration de Valeur Universelle Exceptionnelle (DVUE) demandée en apportant quelques modifications aux demandes d'origine. Et là surprise pour qui lit les documents. Devinez qui fait les frais de la VUE des chemins ? Compostelle disparaît des justifications pour plusieurs lieux dont la ville du Puy




Une inscription faite n'importe comment qui a néanmoins eu des retombées positives pour certains lieux
Cet article a été rédigé le 20 juillet 2009, après études des documents rendus publics par l'UNESCO. La poursuite de nos recherches nous a permis de mieux comprendre la genèse de cette inscription en ayant accès à des informations recueillies auprès de personnes ayant eu connaissance de l'origine du dossier français et des modalités de son élaboration. Ces nouvelles informations ne conduisent pas à modifier le titre. Il y a bien tromperie mais l'origine en est plus claire. Nous invitons les lecteurs à lire les autres articles de ce dossier.
En 1984, dans son rapport au Conseil de l'Europe , la commission de la Culture avait suggéré : « il serait intéressant que les pays concernés par les routes de pèlerinage engagent une action...
Cet article paru en décembre sous le titre 71+7=1 a été remanié le 1er février 2010 pour tenir compte d'informations de première main recueillies auprès de personnes ayant eu à connaître le dossier français au moment de sa constitution. Ces informations ont conduit la Fondation à réviser sa vision du processus d'inscription.
Comment les chemins de Compostelle en France ont-ils été inscrits au patrimoine mondial.
 
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