Institut recherche jacquaire (IRJ)

En direct de Viana, lettre n°124


le 10 Décembre 2021 modifié le 13 Décembre 2021
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Les lettres 121 et 123 racontant l’histoire du Bordón del Peregrino ont été bien accueillies à Viana, tant par l’Observatoire des Oiseaux que par un passionné d'histoire, Paco Dueñas Chasco, auteur d'un remarquable blog sur l'histoire de la ville.
Cette lettre 124 présente leurs réactions qui complètent et parfois corrigent nos premières informations.



Tout pèlerin qui passera par Viana sera bien accueilli à l’Observatoire par Lorea Gardeazabal, responsable de cet observatoire qui est heureuse de mieux connaître l’histoire de l’endroit où elle travaille.

Quant à Paco Dueñas Chasco, il nous a fait l’honneur de citer longuement nos deux lettres dans son blog :
https://viana-digital-archive.blogspot.com/2021/12/el-bordon-y-el-pryecto-fantasma-del-ano.html


Ces deux correspondants nous ont envoyé un joli document daté de 1965 qui montre ce qu’aurait pu être ce Parador rural. C’est un plan perspective titré : 
« Avant-projet de l'hôtel et des résidences El Bordón à Salobre et La Cadena de Viana ». 
Il est signé de la Délégation Provinciale de l’Information et du tourisme de Navarre. Et surtout il est daté de 1965, ce qui prouve que le projet n’était pas encore entièrement abandonné, même après l’arrêt des travaux.
En direct de Viana, lettre n°124


Paco Dueñas en a profité pour apporter une correction importante : 
« Les pierres qui ont été transportées du centre-ville au Bordón n'étaient pas des statues de taureaux et ne provenaient pas non plus du château de Viana ». 
Elles sont certes en relation avec les taureaux puisqu'elles proviennent bien de la Plaza del Coso, mais « des arcades du bâtiment appelé Balcón del Clero  « Balcon du clergé » et non du « Balcon de l’hôtel de ville » comme l’indique la photo de la lettre 123. Le dessin ci-contre est le projet, daté de 1690,  de la façade de ce bâtiment détruit.

 

Etre pèlerin autorise à être touriste

Cette étape un peu spéciale à Viana amène à évoquer les traditionnelles courses de taureaux qui se sont tenues – et se tiennent parfois encore- dans toutes les petites villes du Nord au Sud de l’Espagne.
Sur le Camino francés, en 1982, j’ai dormi avec mon équipe dans les arènes de Sahagun ou plus exactement dans l’infirmerie incluse dans les bâtiments.
A partir du XVIIe siècle, ce jeu séculaire s’institutionnalise et se pratique dans nombre de localités qui se dotent de Plaza de toros. Ce sont des espaces clos, bordés de maisons et de bâtiments officiels d’où les spectateurs se pressaient aux fenêtres sans avoir besoin de se mêler à la foule.
A Viana sur la Plaza del Coso, deux bâtiments officiels se sont dotés, sur deux niveaux, de « balcons de taureaux » permettant aux notables d’assister en nombre aux courses ; au sud de la place le Balcón del Ayuntamiento (balcon de l’hôtel de ville), à l’ouest le Balcón del Clero, (Balcon du clergé). C’est lui, dont les arcades devaient servir de porche d’entrée au complexe Bordón, qui a été démantelé en 1963.
En direct de Viana, lettre n°124

La photo ci-dessus montre le mauvais état de ce bâtiment. On peut encore y voir les arcades obturées. Elle est due à un photographe réputé en Espagne, Jalón Ángel (1898-1976), né à Viana où il vécut jusqu’à l’âge de 14 ans avant de partir à Logroño où il apprit le métier de photographe.
Elle provient du blog des archives de Viana de Paco Dueñas qui présente plusieurs séries de photos de Jalón Ángel  sur des sujets divers dont huit photos de la Plaza del Coso en fiestas d'où est extraite la photo de course de vachettes ci-dessus.
Cette série
 date probablement de septembre 1944, date à laquelle Jalón Ángel s'est rendu dans sa ville natale.
https://viana-digital-archive.blogspot.com/2019/06/plaza-del-coso-en-fiestas-jalon-angel.html

A Compostelle même

Peu de pèlerins savent que, à Compostelle même, l’agencement de la Plaza del Obradoiro a été voulu pour accueillir les courses de taureaux. C’est ce qui explique la série de balcons qui entoure les quatre côtés de la place.

En direct de Viana, lettre n°124
Côté cathédrale, ce sont des balcons et une galerie couverte qui protégeait les membres du chapitre.

Côté hôpital des Rois catholiques les balcons pour les autorités médicales et, espérons-le, pour les enfants orphelins, 

Côté mairie la série de larges portes-fenêtres pour les édiles,

Et, sur le côté Sud, les balcons que l’on retrouve sur la façade de l'Université, pour les professeurs, voire les étudiants …

Rappel : Pèlerins - Touristes ?
Pour préciser un peu la proposition de la lettre 123 :
Quels points communs y a-t-il entre l'esprit, les besoins et les attentes des pèlerins et des touristes ? Quels services sont à proposer aux uns et aux autres ? 
Merci aux pèlerins les plus anciens qui parfois déplorent que « l’esprit du pèlerinage se perd » de préciser les différences qu'ils observent depuis leur premier pèlerinage. Où sont les plus importantes ? D'où proviennent-elles ?