Institut recherche jacquaire (IRJ)

Des connaissances et des croyances établies dès 1950


Rédigé par Louis Mollaret le 27 Juin 2009 modifié le 27 Juin 2009
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En 1950, l'Institut Français de Madrid a organisé une exposition "à la mémoire du pèlerinage de Saint-Jacques". Cette exposition fut présentée à Compostelle en juillet puis à Burgos et Madrid. La lecture du livret de présentation éclaire cette phrase de René de La Coste-Messelière : "tout vient du Guide du pèlerin". Conçue à Madrid, cette exposition est imprégnée de la vision espagnole du pèlerinage au lendemain de la remise du prix Franco à trois auteurs pour une monumentale histoire du pèlerinage.



Couverture du livret de l'exposition de Compostelle
Couverture du livret de l'exposition de Compostelle
La Fondation propose ici un bref aperçu de l'esprit et du contenu de cette exposition, modeste par son contenu car l'époque se prêtait mal à une exposition d'objets, mais fondamentale par son esprit et les connaissances sur le pèlerinage qu'elle récapitulait.
Cette exposition montre en effet que tout le discours sur Compostelle dont la Société des amis de saint Jacques à Paris et surtout René de la Coste-Messelière, son second président, ont été les ardents propagandistes était établi en 1950. La Société n'a rien apporté depuis cette exposition réalisée par plusieurs de ses membres fondateurs. Elle s'est contentée de gloser et de conforter toutes les hypothèses faites au XIXe siècle, sans jamais se poser la moindre question sur leur validité.
Bien au contraire, elle a tant et tant affirmé en rapportant à Compostelle la moindre trace d'un culte à saint Jacques qu'elle a réussi à complètement déformer la vision du pèlerinage. Ainsi furent gommées les quelques interrogations qui pouvaient subsister en 1950.
La galerie d'images présentant le livret de l'exposition donnera un aperçu de son contenu. On y trouve une représentation de l'église Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand (qui sera plus tard inscrite au Patrimoine Mondial). Plusieurs autres monuments qui bénéficieront de la même inscription sont cités dans ce livret. La continuité est ainsi marquée de façon fort nette.  Aucun frein ni aucun regard lucide n'a séparé les hypothèses des curés du XIXe, cités par le livret comme premiers érudits intéressés à la question, des décisions des experts de l'UNESCO.