Institut recherche jacquaire (IRJ)

Depuis 2013, 10 ans de nouveauté pour les chemins de Compostelle


Rédigé par le 28 Janvier 2014 modifié le 6 Mai 2023
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Cet article publié en 2014 sur le site de la Fondation David Parou, présentait l'arrêté ministériel ayant défini une organisation pour répondre aux demandes de l'Unesco concernant la gestion des chemins de Compostelle inscrits au patrimoine mondial quinze ans plus tôt.
Dix années se sont écoulées depuis. Qu'ont-elles apporté aux chemin et aux pèlerins ?



Chacun sait qu'ils sont inscrits au Patrimoine mondial

Depuis 1998, une très large publicité sur l'inscription des chemins de Saint-Jacques de Compostelle a été faite par l'apposition de plaques sur des momuments censés baliser ces chemins.
Le Camino francés ayant été inscrit en 1993, n'était-il pas juste que les chemins tracés en France depuis les années 1970 le soient aussi ?
Ainsi va la vie des chemins depuis 15 ans. Tous ceux qui en vivent s'en portent bien car cette inscription a incontestablement accru leur notoriété.
Mais le réseau des chemins de 2013 n'est assurément plus celui de 1998. Tous bénéficient néanmoins du caractère vague et général de la décision prise à Kyoto en 1988 (voir lien sur la photo).
Des informations récentes laissent penser que cette situation est passée de mode. Le ministère de la Culture vient en effet de publier des informations qui ne sont pas sans soulever des questions et méritent un sérieux examen.

Tout commence par une nomination

L'arrêté du 30 avril 2013  (NOR: MCCC1306996A) stipule :

« Le préfet de la région Midi-Pyrénées, préfet de Haute-Garonne, est désigné préfet coordonnateur de l'action des préfets des régions d'Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées, Picardie, Poitou-Charentes, Basse-Normandie et Provence-Alpes-Côte d'Azur pour la mise en œuvre du plan de gestion du bien « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » et de sa zone tampon, la coordination du rapport périodique et du rapport sur l'état de conservation du bien pour une durée de cinq ans. »

Outre la désignation d'une haute autorité administrative, cet arrêté mentionne une entité nouvelle qui n'avait pas été portée à l'attention du public : le bien « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » inscrit au patrimoine mondial. Alors que jusqu'à présent le ministère de la Culture couvrait la publicité rappelée ci-dessus, voila qu'apparaît dans le paysage un nouvel être administratif, un Bien que l'arrêté ne définit pas.

Un rétrécissement inquiétant

Alors que jusqu'à présent les chemins en France étaient présentés comme inscrits au patrimoine mondial sans exclusive, l'arrêté précité limite l'extension du Bien à 13 régions :
Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées, Picardie, Poitou-Charentes, Basse-Normandie et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Que deviennent vis à vis du Patrimoine mondial les chemins bretons, ceux de Rhône-Alpes, d'Alsace et des autres régions non citées ? Nos amis pèlerins belges qui traversent la région Nord marcheront-ils sur des chemins d'une autre nature que ceux des régions appartenant au Bien ?

Des questions

Qu'est-ce que ce nouveau Bien ?
Va-t-il falloir changer toutes les plaques qui ont fait connaître l'inscription des chemins en France, sans limitation géographique ?
Comment va se différencier la publicité entre les chemins appartenant au " Bien " et les autres ?
Quels seront les avantages procurés aux chemins du Bien ?
Les autres chemins ne vont-ils pas être désertés ? Ou au contraire cette mesure aura-t-elle des aspects bénéfiques ?
Et enfin à qui profite cette opération ?

Ces questions posées en 2014 ne sont-elles pas toujours d'actualité ?

 


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