Pendant le second Congrès national de 1932 des Jeunesses d’Action Catholique Espagnole (association de fidèles de droite qui fut très active pendant le franquisme) fut prise la décision d’organiser le troisième Congrès de l’association à Compostelle pendant l’Année Sainte de 1937. En février 1936, Manuel Aparici, son président, est reçu par le Pape Pie XI auquel il expose le projet d’un pèlerinage de 100 000 jeunes à Compostelle pour l’année 1937, mais en juillet 1936 éclate la guerre civile espagnole. La revue SIGNO, organe de l’association, rapporte :
« Sur l’Espagne pesait une menace. Les fils des ténèbres prétendaient lui arracher son esprit. Ils voulaient faire de l’Espagne une main ensanglantée qui, avec la Russie, prendrait en tenaille l’Europe et le monde entier et étranglerait la civilisation chrétienne ».
Cette année 1937 voit malgré la guerre civile, la reprise de l'ancienne coutume de l'offrande à saint Jacques qui avait été supprimée par la République. voir les discours prononcés à cette occasion
A l’approche de la fête de saint Jacques, le 15 juillet 1937, Manuel Aparici publie une formule de vœu de pèlerinage adressée à tous les jeunes :
« Je promets d’aller en pèlerinage jusqu’à ton tombeau en Compostelle quand dans la splendeur du triomphe de l’Espagne se lèvera le jour de la paix ».
C’est dans ces circonstances que le Pape Pie XI décide de prolonger l’Année Sainte jusqu’à 1938 en espérant la fin de la guerre. La revue SIGNO relate :
« A la demande du Cardinal Gomá, de nos prélats et de la Jeunesse de l’Action Catholique Espagnole, Sa Sainteté le Pape Pie XI donne à l’Espagne une preuve d’amour exceptionnelle. Pour la première fois dans l’histoire se prolonge l’Année Sainte de Compostelle. C’est une remarquable distinction. C’est une réponse paternelle à une demande pleine de foi. Sa Sainteté élargit l’Année Sainte 1937 à 1938 afin que, si la guerre prend fin, les jeunes de l’Action Catholique Espagnole puissent réaliser leur souhait le plus cher, mais la paix n ’est pas encore arrivée ».
La guerre civile ne prendra fin qu’en 1939. Devant l’impossibilité de réaliser un véritable pèlerinage comme envisagé pour 1938, l’on organise pour les journées du 24 et 25 juillet une veillée de prière. Toujours selon la revue SIGNO :
« Le président national de l’Action Catholique, Manuel Aparici, lance un appel aux jeunes catholiques hispano-américains pour qu’ils se joignent à la jeunesse espagnole dans cette marche de pénitence. Le jour de la fête de saint Jacques en 1938, avec les jeunes espagnols, étaient présents à la vigile de prière des jeunes d’El Salvador, du Guatemala et d’autres pays de l’Amérique latine».
La veillée aurait réuni environ cent cinquante participants.
Finalement c’est en 1948 qu’a pu se réaliser le pèlerinage prévu depuis 1932. Toujours selon la revue SIGNO, plus de 60 000 jeunes pèlerins sont arrivés à Compostelle à pied ou dans les 900 camions qui les ont transportés. En août de 1943 avait eu lieu un autre pèlerinage de 4 000 participants qui est présenté comme une préparation au grand pèlerinage de 1948.