Institut recherche jacquaire (IRJ)

Echos de la 1ère rencontre mondiale, Compostelle 4-6 juin 2015


Rédigé par le 14 Juin 2015 modifié le 1 Février 2024
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Cet article propose des échos très divers de la première rencontre mondiale des associations des amis des chemins de Saint-Jacques



Pourquoi cette rencontre mondiale à Compostelle ?

Logo de la 1ère rencontre mondiale d'amis du chemin
Logo de la 1ère rencontre mondiale d'amis du chemin

Le président du gouvernement de Galice et la directrice du tourisme ont accueilli en des termes voisins les participants à cette première rencontre mondiale, donnant dans leur mot d'accueil les raisons de l'organisation de cette rencontre.

Ces invitations et cette rencontre avaient pour objet principal de remercier les associations, ” piliers du pèlerinage ” qui ” diffusent le chemin “. Elles sont les ambassadeurs bénévoles de ce qui est devenu une ” marque espagnole “, cet ensemble de chemins qui est comme un ” pays sans frontières “, avec ses coutumes et son patrimoine. Pays du pèlerinage, force spirituelle, réponse aux fondamentalismes. Hommage a été rendu aux associations facteurs de paix

Comme une entreprise réunit parfois ses fournisseurs, le Xacobeo a souhaité honorer et remercier ses fournisseurs de pèlerins. Sans leur travail multiforme et bénévole, la Galice et Compostelle perdraient une part importante des ressources que génère le pèlerinage.


Quelles associations ?

Répertoire des associations invitées
Répertoire des associations invitées
Le répertoire des associations édité pour cette rencontre recense 340 associations de 33 pays. (L'unique association des Etats-Unis étant comptée pour 22, en tenant compte de ses 21 chapitres, équivalents aux associations locales européennes - bel exemple de structure nationale unique hors de portée des particularismes gaulois -). Pour la France, nous n'avons pas  compté l'ACIR qui n'est pas une association de bénévoles mais une association d'administrations employant du personnel salarié.
Le gouvernement de Galice a invité  ces associations à cette première rencontre mondiale. 134 présidents ou représentants  ont répondu à cette invitation, souvent accompagnés de membres de leur association, puisqu'au total, ce sont environ 350 personnes de 28 nations qui se sont réunies à Santiago du 4 au 6 juin 2015.

La France pionnière au service de Compostelle

L'intervention de Jeannine Warcollier
L'intervention de Jeannine Warcollier

Le 4 juin à Compostelle, c’est à Jeannine Warcollier, secrétaire générale de la Société Française des Amis de Saint Jacques de Compostelle qu’est revenu l’honneur de prononcer la première allocution de la rencontre mondiale.
Personne n'était mieux placé qu'elle pour retracer les principales étapes de l’action de la Société et montrer tout ce que les chemins de Compostelle doivent à l’initiative de ces intellectuels français hispanisants qui en 1950 se sont associés, à Paris, pour assurer la promotion de Compostelle.

Elle a rappelé l’immense activité développée par René de La Coste-Messelière (dont elle a même fait un membre fondateur de la Société), tout en soulignant l'importance de deux initiatives qui ont marqué le début du pèlerinage contemporain et ont été prises en dehors de lui. En 1958, le pèlerinage de jeunes de Parthenay partis pour Compostelle avec une charrette et une mule et en 1963, la première chevauchée vers Compostelle. La durée de sa communication ne lui a malheureusement pas permis de citer les noms de ces pionniers.

Le temps lui a manqué pour détailler les nombreuses initiatives de la Société qui ont parfois précédé les initiatives espagnoles et son activité dans la création de nombreuses associations dont elle n'a malheureusement pas su conserver l'animation. Espérons que la prochaine rencontre lui permettra d'offrir plus d'informations aux pèlerins de tous horizons qui marchent sans connaître ni l'histoire médiévale ni l'histoire contemporaine. Peu nombreux sont sans doute ceux qui ont entendu parler des comités Saint-Louis et Saint-Ferdinand. Ils ont pourtant été l'humus spirituel de la naissance des chemins contemporains après la guerre civile et pendant la seconde guerre mondiale.


La chevauchée de 1963

Au Somport, Henri Roque et le général commandant la cavalerie espagnole (cl ArchMili)
Au Somport, Henri Roque et le général commandant la cavalerie espagnole (cl ArchMili)
Denise Péricard-Méa a su retrouver et publier le récit de la chevauchée de 1963 due à l'initiative d’Henri Roque, maître randonneur.
Il montre l'influence de cette première chevauchée sur les manifestations  organisées par René de La Coste-Messelière pour l’année sainte 1965. Il permet de considérer Henri Roque comme un promoteur de Compostelle.
Les relations nouées avec les autorités espagnoles au cours de cette chevauchée ont conduit René de La Coste-Messelière  à faire offrir à la ville de Paris la plaque de marbre apposée sur la tour Saint-Jacques. Cette première publicité majeure pour le pèlerinage galicien n'a jamais été présentée dans son contexte historique. Les travaux de la Fondation conduisent aujourd'hui à suggérer que cette plaque ait un jour sa place dans un musée des chemins de Saint-Jacques. Pourquoi pas à Paris dans la tour éponyme ?

Echos de la 2e journée, l'hospitalité

L'objet des soins permanents des pèlerins (cl. PMA)
L'objet des soins permanents des pèlerins (cl. PMA)

Les sessions du vendredi 5 juin avaient pour thèmes la Communication et l’Hospitalité. Chacun des thèmes étant détaillé sous plusieurs aspects et présenté par des intervenants d’associations dont la diversité est apparue très riche.
La moins connue, l’association coréenne  aurait 12000 membres ! Elle entretient un bureau à  Madrid pour accueillir les pèlerins qui y arrivent et les aider à ” réduire le gap culturel ” avant qu’ils ne prennent le chemin. Son souci majeur est la sécurité sur le chemin, une pèlerine coréenne ayant été victime d’un viol.
L’association polonaise (www.camino.net.pl), s’est, elle,  présentée comme avide de spiritualité.

Toutes les associations européennes s’emploient à tracer des chemins.  Cette activité a été traduite par ” compostellisation de l’Europe ” qui serait parcourue par 350 ” chemins de Compostelle “.


Les églises Saint-Jacques en Espagne

Implantations d'églises Saint-Jacques en Espagne
Implantations d'églises Saint-Jacques en Espagne
A l'initiative de la Fédération espagnole des associations des amis du chemin de Saint-Jacques, Peregrino a publié une carte des 1261 églises sous le patronyme Saint-Jacques dans les diocèses espagnols. Cet outil de travail intéressant pour la connaissance du patrimoine est propre à faire rêver les chercheurs français.

La revue Peregrino

Cette journée a permis de mieux connaître la revue Peregrino, mise en ligne sur le site : www.caminodesantiago.org. Elle publie des études, dont une sur l’économie du pèlerinage se traduit par l’équation : 1 km à pied = 1 litre d’essence, valable pour des étapes d’environ 20 km/jour. Les échanges sur l’hospitalité ont fait apparaître les problèmes posés par l’augmentation continue du nombre de pèlerins et par les inévitables modifications du tracé du chemin que certains, comme le professeur Caucci von Saucken, aimeraient voir ” immuable comme une cathédrale “.

Une exposition remarquable

A l'entrée de l'exposition, 1840 bâtons de pèlerins de 2014
A l'entrée de l'exposition, 1840 bâtons de pèlerins de 2014
Les participants à la rencontre ont pu visiter, à la Cité de la Culture de Galice une exposition d'une très grande qualité sur le Chemin   de Saint-Jacques. Cette exposition illustre la vie de l'apôtre Jacques le Majeur, les origines du chemin, le pèlerinage et les pèlerins, jusqu'à 2014.
Son emplacement à la Cité de la Culture n'est pas très favorable pour les pèlerins qui se cantonnent en général au centre vile. Il faut souhaiter qu'ils fassent l'effort de s'y déplacer. Une exposition de cette qualité est rare.

La Fondation David Parou à la rencontre mondiale

Les associations avaient été invitées à présenter leurs activités sous forme d'un poster. Pour marquer sa spécificité, la Fondation a choisi de montrer des témoignages de cultes à saint Jacques en France sans relations avec Compostelle. L’illustration la plus importante du poster est un dessin reproduisant les peintures de l’enfeu 4 de l’ancien Hôtel de Saint-Jean de Jérusalem à Toulouse. Cette scène très significative montre saint Jacques faisant face à Satan pour sauver l’âme du défunt.
Dès sa première visite, Denise Péricard-Méa a identifié ce personnage. Elle a ensuite décrypté et expliqué cette représentation restée incomprise des archéologues.
Les cultes sont illustrés par des images de reliques. Une photographie du sceptre de Charles V au Louvre montre le lien entre la légende de Charlemagne et celle de saint Jacques. Les livres de la Fondation sont représentés par les publications intégrales de récits de pèlerins.

Le poster appelle aussi l’attention sur le site d’Inventaire du patrimoine hérité des cultes à saint Jacques et la proposition de coopération pour l’étendre.


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